Nous en parlions il n’y a pas si longtemps avec le sujet des algorithmes et de l’Intelligence Artificielle : le cas des Jeux Olympiques de Paris est au centre de l’attention en ce moment. Il est, après tout, au sommet de ce que peut proposer la surveillance aujourd’hui sur le territoire en termes d’attention… et de ce que les Français pensent de l’état de la sécurité dans un cadre officiel. Décortiquons ici les mesures prises, et plus globalement, ce qu’en pensent certains citoyens sondés.
C’est le décret du 27 novembre 2023, suivant la loi du 19 mai dernier, qui détaille l’encradrement de la vidéosurveillance dans les lieux ouverts au public, notamment dans le cadre des Jeux Olympiques. Il y opère des modifications significatives aux anciennes dispositions, jugées obsolètes à l’aune des nouveaux enjeux géopolitiques. Ce nouveau texte élargit donc les possibilités pour les autorités publiques de déployer des dispositifs de vidéosurveillance dans les espaces publics à diverses fins utiles, comme la protection des abords immédiats des bâtiments et installations exposées aux risques de vol, voire terroristes. Il autorise aussi d’autres entités, telles que les commerces, à mettre en place des systèmes de vidéosurveillance sur la voie publique, dans les zones contingentes à leurs installations, sous couvert d’une permission accordée par les autorités compétentes. Ce qui permet une intervention bien plus rapide, entre autres, de la police.
Le décret précise la nature des informations pouvant être enregistrées, à savoir : les images captées par les systèmes de vidéosurveillance, ainsi que le jour, les plages horaires et le lieu de collecte de ces images. Il est en revanche formellement interdit de sélectionner une catégorie particulière de personnes à partir de ces données seules, conformément aux dispositions de la loi sur l’informatique, les fichiers et les libertés. Le texte spécifie également qui est habilité à accéder à ces données. Pour résumer : les opérateurs et agents travaillant pour le responsable du traitement des données provenant des systèmes de vidéosurveillance, et les agents des forces de l’ordre et des services d’urgence. C’est une autorisation préfectorale qui déterminera la durée de la période pendant laquelle les données peuvent être conservées. Celle-ci ne dépassera généralement pas un mois, et ce qui a été enregistré devra être automatiquement effacé à terme, sauf dans le cadre de procédures judiciaires, administratives ou disciplinaires.
Malgré ce renfort d’autorisations, il est difficile de trouver les Français satisfaits face à l’envergure des Jeux Olympiques. Selon les résultats du 30ème baromètre Fiducial de la Sécurité, les Français témoigneraient d’une préoccupation quant à la capacité des autorités à assurer la sécurité des Jeux. Parmi les principaux lieux d’inquiétudes figure l’événement de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, où les angoisses liées à la possibilité d’un attentat kamikaze, d’un mouvement de foule incontrôlé, ou encore une attaque à l’arme blanche sont en hausse. C’est ce pourquoi les citoyens autant que les professionnels du secteur redoutent un manque de candidats qualifiés. Mais également une formation insuffisante pour les agents déployés lors des Jeux. Des inquiétudes qui semblent souligner la nécessité d’une revalorisation des contrats, afin de mieux rémunérer les agents et d’assurer une sécurité plus optimale.
Bien que les sondages ne reflètent qu’une partie non-représentative de la population, la défiance des Français envers les capacités du gouvernement est bien tangible. Mais est-il seulement possible d’atteindre un dispositif de sécurité qui rassurerait une population rendue très sensible aux tensions de l’actualité géopolitique ? La seule certitude, c’est que l’opinion publique ne trouve pas le gouvernement à la hauteur de ses responsabilités. Ces nouvelles mesures ne paraissent pas, en définitive, dissuasives, mais viseraient plutôt à une meilleure réactivité des forces de l’ordre. Reste à voir comment sera maintenant gérée la prévention d’incidents.