Mutualisation de la sécurité urbaine : une solution parfaite pour protéger les communes rurales ?

       Personne n’ignore qu’il existe une nette différence de moyens entre les milieux ruraux et les milieux urbains. La sécurité n’a jamais été une exception. Il y a encore peu, on pouvait entendre parler d’une “fracture sûreté” : les petites communes ne pouvaient pas exploiter pleinement leurs installations à cause de l’absence d’opérateurs et d’outils adaptés. Un problème qui n’allait pas en s’arrangeant. Notammen au vu de la baisse de moyens des collectivités locales et les limites budgétaires qui s’ensuivaient. Mais il semblerait que les temps aient changé, et que cette faille commence à se combler…

       C’est l’article 42 de la loi du 25 mai 2021 qui amorce ce changement. Il encourage et développe la mutualisation des moyens de vidéoprotection des collectivités. Entre autres, il permet de visionner les images de surveillance au-delà des polices municipales, et facilite le raccordement des communes aux centres de supervision départementaux. Ainsi, les infrastructures peuvent partager leurs données, et davantage de personnel formé est habilité à visionner les images. De quoi favoriser l’implantation de systèmes plus performants qu’auparavant. De quoi mieux couvrir tous les territoires en intégrant ces flux vidéos sur une plus grande échelle.  Ainsi, les forces de l’ordre semblent avoir plus de moyens mis en œuvre pour garantir leur efficacité lors de leurs opérations. De plus, ce report des images vers les services de l’État depuis les municipalités offre une bien meilleure coordination entre les différentes structures.

       Mais surtout, cette mutualisation des moyens diminue grandement les coûts ! En plus de cette coordination entre différentes structures, les communes peuvent adhérer à des groupements de commandes. Et qui dit groupements de commandes dit prix plus avantageux ! C’est une démarche qui encourage l’investissement dans des infrastructures robustes et interconnectées. On évite alors un lot de dépenses inefficaces pour remplacer sans cesse des installations vieillissantes, obsolètes, ou qui ne bénéficieraient tout simplement pas d’une bonne maintenance. C’est l’inverse : désormais, les collectivités peuvent plus facilement bénéficier d’installations pérennes et évolutives. Ainsi, le fossé béant entre communes rurales et urbaines peut espérer se résorber.

       Certains départements affichent des exemples concrets de succès. L’Oise, elle, a créé un centre de supervision départemental qui améliore l’accès aux images pour les forces de l’ordre. Auparavant, les petites communes devaient sous-utiliser leurs systèmes de vidéoprotection, faute de maintenance et d’un bon raccordement. Les images sont souvent de meilleure qualité, et certaines agglomérations comme Chartres bénéficient d’un meilleur maillage de surveillance. Malgré une forte limitation de moyens financiers, la méthode proposée par l’article 42 semble en définitive apporter une solution efficace et économique.

Haut