À quelques semaines de l’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, le la a été donné par Laurent Nuñez.
Le préfet de police de Paris a en effet cherché à rassurer le public en affirmant qu’il n’y avait “aucune menace caractérisée sur les JO”. Une façon de dire « Nous sommes prêts » face aux inquiétudes nombreuses du public, soulevées depuis plus d’un an.
La cérémonie d’ouverture sous haute surveillance
La cérémonie d’ouverture bénéficiera d’un plan anti-drones rigoureux supervisé par l’armée de l’air et de l’espace. Des drones dits “amis” surveilleront quant à eux les mouvements de foule. Des caméras intelligentes compléteront ce système, et garantiront avec ces processus automatisés un résultat optimal. Les forces de sécurité et les patrouilles dans les transports en commun seront elles aussi renforcées, avec un pic de déploiement le 26 juillet, jour de la cérémonie d’ouverture. En termes de ressources humaines, 45 000 policiers et gendarmes seront en fonction pour effectuer des contrôles d’identité systématiques aux accès des périmètres protégés. De plus, le général Christophe Abad, gouverneur militaire de Paris, a annoncé 10 000 militaires, dont des plongeurs pour inspecter les coques des bateaux et les quais de la Seine. Cette mobilisation militaire est sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale.
Il y a encore peu, le GES, la FFSP et l’Ufacs, s’inquiétaient encore d’un déficit capacitaire. Il faut dire qu’en plus de chiffres prévisionnels ou probables, il était difficile d’estimer la hauteur réelle du nombre d’agents journaliers. Sans oublier les demandes de renforts sur les sites non-olympiques, comme les transports, l’hôtellerie, les commerces, etc., qui n’étaient pas prises en compte.
Un défi en matière de sécurité
Notons bien que les rencontres sportives posent des défis uniques en matière de sécurité. La finale de la Ligue des Champions en mai 2022, pour ne citer qu’elle, mettait en lumière l’importance de la prévention des risques dans les enceintes sportives. Aujourd’hui, le Stade de France utilise notamment des technologies avancées de détection périmétrique d’une grande utilité. Malgré la rareté de ce dispositif dans la sphère publique, c’est dans le privé et les plus petites structures que celui-ci déploie toute son efficacité.
Point sur les effectifs automatiques
Les tests sur caméras augmentées à algorithmes, dont nous parlions il y a plusieurs articles de cela, ont par exemple montré des résultats mitigés. Bien qu’elles aient aidé à canaliser les foules et détecter les franchissements de zones, elles n’ont pas atteint les résultats escomptés pour la détection d’objets abandonnés. La SNCF et la RATP, qui envisagent d’en déployer 300 lors des J.O, estiment que c’est pour détecter des personnes sur les voies que ces caméras sont encore le plus efficaces.
En parallèle, le règlement sur l’intelligence artificielle (IA Act) a été adopté par le Conseil de l’Union européenne le 21 mai dernier. Celui-ci confirme ses restrictions sur les systèmes de reconnaissance biométrique et de notation sociale. Il interdit les systèmes d’IA évaluant la fiabilité des personnes sur la base de leur comportement social ou de caractéristiques personnelles sensibles, sujettes à discrimination, ainsi que la reconnaissance des émotions dans des contextes spécifiques. Les systèmes d’identification biométrique à distance en temps réel sont également restreints, sauf pour la recherche de victimes potentielles ou la prévention de menaces spécifiques. Ce règlement entrera en vigueur dans les deux prochaines années.
Sécurité publique et sécurité privée sont les deux faces d’une même pièce ; si la première va montrer le plafonnement de ses capacités dans un mois, la sécurité privée, elle, continue de se renforcer et suivra de près les nouvelles tendances et règlements, comme sur les algorithmes et les IA, pour se perfectionner dans un souci d’efficacité et d’éthique dans les prochains temps.